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- Route des Grandes Alpes II
Du Beaufortain à Briançon
Nous sommes sur la deuxième étape de la Route des Grandes Alpes, un itinéraire touristique qui suit les cols et les vallées mythiques des Alpes françaises, du lac Léman à la mer Méditerranée. Dans cette section, nous nous rendons du Beaufortain à Briançon.
Après la montée sinueuse et d’abord boisée depuis Beaufort-sur-Doron et ses douces vallées voisines, l’ascension finale du Cormet de Roselend (1967 m) donne l’impression d’entrer dans un autre pays. Cette célèbre étape du Tour de France passe maintenant par le lac de Roselend, créé par un barrage de 800 m de long pour fournir de l’énergie hydroélectrique en 1961. L’éloignement du monde entier accentue la beauté naturelle, sauvage et obsédante d’un paysage qui tire son nom de la floraison annuelle et colorée des rhododendrons naturalisés.
À partir de là, la route continue de monter, traversant des paysages escarpés et souvent enneigés, qui ajoutent un sens tangible du drame à cette section de la route.
L’ascension se poursuit au-delà du Belvédère de la Tarentaise, pour se terminer au Col de l’Iseran, l’un des plus hauts cols d’Europe.
Un paradis pour les skieurs
La descente vers Bonneval-les-Bains est cependant plus détendue et est finalement récompensée par la vue accueillante de Bourg St Maurice. Cette ville animée (dont le terminus ferroviaire reçoit chaque hiver les services directs de Ski-Train de l’Eurostar) est surplombée par la station de ski familiale des Arcs, reliée par le sensationnel téléphérique Vanoise Express à la station voisine de La Plagne, créant ainsi le vaste domaine de Paradiski.
À partir de Bourg, la route grimpe à nouveau, cette fois dans le parc national de la Tarentaise. La route se faufile dans une vallée profonde au-dessous des stations de ski très différentes de La Rosière, Villaroger et Sainte-Foy Tarentaise, tandis que des glaciers d’un bleu aigue-marine pâle suintent silencieusement sur les montagnes voisines. Une indication des extrêmes saisonniers est donnée par la présence à proximité demontagnettedes villages agricoles comme Le Monal, construits uniquement pour l’occupation estivale. Les choses s’ouvrent brièvement à côté du vaste barrage en béton de Tignes-le-Chevril, surmonté par la route d’accès à Tignes, qui fait partie du célèbre domaine skiable de l’Espace Killy. La Route, cependant, entre maintenant dans la série de tunnels avant de passer par l’illustre village de ski partenaire de Tignes, Val d’Isère.
De Val d’Isère au Col de l’Isèran
Après avoir traversé le cœur du village et son petit voisin Le Fornet, la route tourne et monte d’abord doucement avant d’escalader le flanc de la vallée de façon plus déterminée entre les balises de piste, qui rappellent que chaque hiver la route est couverte par une piste de ski panoramique. La montée se poursuit au-delà du Belvédère de la Tarentaise, et ne s’atténue que lorsque nous atteignons le Col de l’Isèran (2764 m), l’un des plus hauts cols d’Europe.
C’est un endroit exposé, souvent battu par le vent, et l’on éprouve un réel sentiment d’accomplissement lors de la longue descente triomphale à travers le Parc national de la Vanoise vers Bonneval-sur-Arc (1800 m), sans conteste l’un des villages de montagne les plus beaux et les mieux préservés de France. Bonneval propose également du ski alpin, et bien plus encore à Lanslevillard, Lanslebourg et Termignon, dans le domaine skiable de Val Cenis Vanoise.
De l’autre côté du col du Mont Cenis (peint par JMW Turner en 1820) se trouve un vaste lac situé le long de l’ancienne route commerciale vers Turin. Aujourd’hui, la vallée accueille les étapes finales de La Grande Odyssée, un événement annuel de traîneau à chiens qui attire des équipes professionnelles du monde entier.
Pays frontalier : en Maurienne
En continuant à descendre la vallée, en passant par Bramans, la station de ski familiale de La Norma et le remarquable Fort d’Esseillon, nous atteignons la vallée de la Maurienne, un centre actif pour l’industrie locale. Près de Modane se trouvent les tunnels routiers et ferroviaires transalpins du Fréjus, ce dernier ayant été commencé sous la domination territoriale sarde et achevé en 1872. Au-delà d’Orelle (dont le téléphérique permet d’accéder à Val Thorens et à l’immense domaine skiable des Trois-Vallées), l’agitation s’estompe rapidement pour laisser place à la légendaire ascension du col du Télégraphe, une autre étape classique du Tour de France, qui serpente sans relâche dans des épingles à cheveux bordées d’arbres jusqu’au sommet de 1566 mètres (d’où les télécommunications militaires ont été lancées pendant la Première Guerre mondiale).
De là, nous descendons vers le village de ski de Valloire, avant qu’une nouvelle montée ne vienne ajouter une touche de drame. Finalement, la route se réduit à un étroit ruban de goudron entre de vastes murs de gypse recouverts d’herbe, et l’ascension finale crée un sentiment étrange d’éloignement, ainsi qu’une poussière occasionnelle de neige (ou plus).
Lorsque le sommet du col du Galibier (2645 m) est fermé par des congères non saisonnières, les voyageurs peuvent généralement poursuivre leur chemin, grâce à un tunnel à voie unique de 370 m de long, ouvert en 1890 à environ 100 m sous le col. Par beau temps, l’émergence de l’extrémité offre un panorama époustouflant sur le parc national des Écrins, tandis qu’au bord de la route se trouve un monument monolithique à Henri Desgranges, créateur du Tour de France.
Descente de Serre Chevalier jusqu’à Briançon
Bienvenue dans le Briançonnais. Au-dessous du Galibier, la route rejoint la route principale de Grenoble au col du Lauteret (2058 m) pour une longue descente dans une large vallée à travers les villages du domaine skiable de Serre Chevalier.
Briançon, à 1326 m d’altitude, est la deuxième ville la plus haute d’Europe (elle est elle-même reliée à la région de Serre Chevalier par une télécabine moderne). La ville historique de Ville-Haute, fortifiée au XVIIe siècle par l’ingénieur militaire Vauban, qui y a ajouté un formidable complexe défensif de type citadelle, est une riche récompense pour le voyage effectué jusqu’à présent.